Les JCD de moins de trente ans, ne le connaissent sans doute pas. Ou très peu. Et pourtant, tous les soirs, à l’heure du dîner, il s’est invité dans nos maisons par le truchement du tube cathodique. Pendant de longues d’années, sa voix, nous a conté l’actualité d’ici et d’ailleurs. Au fil des JT de la RTI, sa silhouette longiligne, sa diction, nous étaient devenues familières. Nous étions accoutumés de son visage émacié, de son élocution, de son élégance et du timbre de sa voix. À force, il était devenu membre de nos familles. C’est lui qui nous disait le monde tel qu’il va : la vie des femmes et hommes d’exception, mais aussi celles d’êtres vils et perfides. Les réussites, les échecs, les ascensions, les chutes, les espoirs, les doutes, les larmes, les rires, les pleures, les fous rires, les heurs, les malheurs.
Avec, lui on a été heureux souvent, triste quelquefois mais toujours satisfait par la qualité de sa prestation. Sa scansion, sa bonhomie, son allure de jeune premier donnait envie de suivre le JT, tous les soirs.
Levy Niamkey était un torréfacteur, un orfèvre de l’information. Il savait la traiter, mettre en relief certains aspects, souligner d’autres, les développer et faire apparaître, ce que le téléspectateur devait retenir. Avec lui, les JT n’étaient pas que des moments d’information. C’était des moments d’attraction. De véritables one man show.
Que de vocations n’a-t-il pas suscitées ? Que de jeunes n’a-t-il pas inspirés ? À 66 ans aujourd’hui, il mène une vie paisible, loin des caméras qui l’ont maintes fois filmés.
Cultivé, distingué, perspicace, Levy Niamkey Miezzan est un journaliste télé comme on n’en fait plus aujourd’hui. C’est un homme grand et pas que par la taille.
