Le Portrait

Le Pape Diouf s’est éteint.

Ce 31 mars 2020, l’Afrique vient de perdre encore l’un de ses illustres fils en la personne de Pape Diouf ex président de l’Olympique de Marseille. À 68 ans Pape Diouf qui avait remporté tant et tant de victoires sur la vie a concédé une défaite fatale face au Covid 19.

Dans son livre autobiographique « C’est bien plus qu’un jeu » paru en 2013, Pape Diouf fait le bilan de sa vie. Une sorte d’œuvre testamentaire à l’endroit de la jeunesse. Il y retrace son enfance au Sénégal près de sa famille et son arrivée à Marseille en France en 1970 alors qu’il est à peine âgé de 18 ans.

Dans une langue impeccable à la pureté cristalline, il évoque toutes les aventures et les tribulations par lesquelles il est passé pour se hisser là où aucun africain avant lui n’était parvenu : À la tête d’un club de Football professionnel européen ; L’olympique de Marseille. Pape Diouf s’est hissé au sommet en prenant les escaliers, sans que personne ne lui fasse la courte échelle. Étape par étape, un pas après l’autre, sans précipitation.

 Il fut livreur, manutentionnaire, employé des PTT (Poste Télégraphe Téléphone), journaliste, agent de footballeur puis président de l’OM. Un parcours riche que Pape Diouf conte avec la pudeur et l’humilité qui caractérise les grands hommes.

Son parcours atypique est digne d’une success story à l’américaine.

 Un petit sénégalais débarque en France avec 150 Francs (de l’époque) en poche et sans contacts et parvient à briser les plafonds de verres et s’impose par son talent, sa rigueur et son sérieux.

Pape Diouf aura permis de mettre en lumière des footballeurs tels que Basile Boli, Joseph Antoine Bell, Marcel Dessailly, Bernard Lama, William Gallas, Grégory Coupet, Didier Drogba, Samir Nasri et bien d’autres dont il fut l’agent.

Ses dernières années, il s’était consacré à mettre son expérience au service du football africain. De Dakar à Abidjan en passant par Accra, Douala ou encore Ouagadougou, il donnait des conseils aux dirigeants sportifs, facilitait des contacts, servait de go-beetwen. C’était ça Pape Diouf, généreux, volontaire et altruiste.

Adieu Mababa.

Maury Legran

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